Concours école des Jardins de Vidy (2023)

Concours de projets (procédure ouverte)

En collaboration avec Andrea Lavelli, AIC Ingénieurs Conseils SA et Stana Hons, architecte paysagiste   Parti architectural et urbanistique

Avec l’ouverture du domaine horticole de la Bourdonette aux habitants du futur quartier des Jardins de Vidy, une mutation profonde est en marche. Cette campagne, peu connue des lausannois, deviendra un quartier durable et fera cohabiter ainsi les futurs résidents avec les artisans d’une ville plus verte, qui œuvrent chaque jour à la rendre plus agréable pour toute la population. La nouvelle école s’implante de façon à ne pas créer d’obstacle entre les accès au site, tout en respectant l’arborisation existante et en la renforçant. Les trois corps qui forment ce nouvel ensemble sont reliés les uns aux autres soit par l’intérieur, soit par le préau, véritable place pour l’école et pour le futur quartier. Les circulations telles que prévues avec le nouveau quartier et le nouvel équipement scolaire permettront de créer un flux continus entre le quartier est le reste de la ville, malgré les fortes contraintes que représentent le M1, l’avenue du Chablais et la route de Chavannes. Les trois volumes suivent la légère pente de cette campagne de façon à ne pas créer d’obstacle trop en hauteur. Le corps principal abrite l’aula, le secrétariat, les salles de cours des plus petits et celles dédiées aux activités, ainsi que le programme parascolaire. Il s’aligne à la rangée d’arbres maintenue et mise en valeur. Composé d’un niveau de rez semi-enterré et ouvert sur le préau, ce bâtiment de quatre niveaux est le plus haut afin de ne pas prétériter l’espace du préau. Les classes sont orientées au Sud, alors que côté Nord, un large couloir qui les distribue les classes ainsi que les locaux de service donne sur les arbres. Le deuxième volume, plus bas d’un étage, abrite les salles de cours des élèves plus grands. C’est un « bâtiment-pont » qui permet d’offrir un préau couvert, tout en permettant l’accès au préau central par le côté Est (futur accès d’une partie des écoliers). Le même large couloir distribue les classes et les locaux de service. Les classes donnent soit sur le préau avec une orientation Ouest, soit côté Sud. Ainsi, elles sont protégées des nuisances du trafic sur l’avenue du Chablais. Le dernier volume abrite la double salle de sport et ses services, ainsi que le groupe santé. Partiellement enterré afin de minimiser l’impact volumétrique, cette partie se veut ouverte aux autres utilisateurs. Son accès se fait depuis le préau couvert et à travers un grand hall qui offre aussi un accès aux élèves. La salle de sport est donc accessible aussi intérieurement pour l’ensemble des élèves.

Concours UniHub Neuchâtel (2022)

Photomontage depuis les rives du lac   © Kimio Fukami Architecte Sàrl

 

Face à un panorama exceptionnel, le bâtiment du nouveau UniHub Académique s’implante de façon harmonieuse, en relation directe avec le lac. La toiture en pente du grand auditoire fait écho aux pentes du Jura neuchâtelois.
Le bâtiment s’articule en 3 corps de 3 à 4 niveaux (sous-sol partiel non compris). Le corps principal côté lac abrite principalement l’auditoire et son foyer , les 2 autres volumes abritant les salles de cours, les bureaux et le Learning Center.
L’idée est, malgré l’importance du programme (près de 9’000 m2 de surfaces utiles), de ne pas étouffer le site et de placer le nouveau bâtiment en relation directe avec ce paysage grandiose. Ainsi, le grand auditoire (divisible en 4 petits) s’affirme comme l’élément clé du nouveau Hub. C’est la partie la plus pu blique du programme, qui peut servir aussi pour les manifestations extra académiques. De par l’importance de cette affectation et en cohérence avec le parti architectural d’un volume bien identifiable, les gradins de l’auditoire sont fixes et s’affirment, avec leur plafond en escalier, comme des éléments structurant, ouverts sur le paysage.
La volonté du projet est, en plus de son intégration, de m inimiser l’impact au sol du nouveau bâtiment, par rapport au potentiel de surface verte de la parcelle. Ainsi, la toiture de l’auditoire est en pente et abrite un jardin de contemplation en gradins, ouvert vers le grand paysage, en complément du jardin au rez qui est plus introverti. L’entrée principale est bien visible depuis le bord du lac et invite à la découverte du nouveau Hub Académique…

 

Coupe longitudinale du grand auditoire   © Kimio Fukami Architecte Sàrl

 

Afin de diminuer l’impact environnemental de la nouvelle construction, le projet veut favoriser l’utilisation du bois local pour la structure, l’enveloppe et le mobilier. L’idée est de réserver le béton armé pour le sous-sol, les noyaux rigides qui serviront au contreventement et les éléments extérieurs qui participent à la structure ou à la protection de l’enveloppe.
Ainsi, les dalles des étages et de la toiture sont des planchers préfabriqués en bois-béton (ép. béton 80 mm, ép. bois 160 m) d’une portée de 5.75 m.
La dalle de couverture de l’auditoire est également en bois-béton. Son avant-toit repose sur une poutre en bois lamellé-collé côté auditoire et sur un sommier en béton qui s’appuie sur des piliers en bois côté lac. Les façades sont vitrées (système en « poteaux-traverses ») avec, pour les bureaux et les salles de cours, des contre-cœurs en panneaux bois + isolation. Les circulations ont des vitrages toute hauteur.

La ventilation mécanique double flux n’est prévue que pour les espaces nécessitant impérativement un renouvellement d’air accru et constant : l’auditoire, les grandes salles de cours (min. 50 pers.) et celles en sous-sol, ainsi que pour la cuisine. La ventilation est équipée de récupérateurs de chaleurs qui sert pour tempérer les espaces de circulation et la cafétéria.
Les sanitaires sont munis d’une ventilation simple flux (extraction en toiture).

Toutes les autres espaces (petites salles de cours et bureaux) sont pourvus de fenêtres ouvrantes en oscillo-battant pour l’aération. Les utilisateurs doivent participer à cette architecture lowtech et s’approprier ce mode de fonctionnement. Les circulations sont également munies d’ouvrants pour l’aération (toute hauteur, avec compas de blocage).
Pour la protection solaire, les bureaux et salles de cours sont équipés de stores extérieurs en toile à fonctionnements manuel. Les auditoires sont protégés par l’avant-toit de la dalle en pente côté lac. Des stores intérieurs – voire des rideaux – sont prévus pour l’obscurcissement de l’auditoire.

L’enveloppe est performante et répond aux exigences actuelles : les parties opaques des façades (les contre-cœurs) ont un coefficient U < 0.1 W / m2K. Les vitrages triples des façades en « poteaux-traverses » ont un coefficient Uw < 0.8 W m2K. La toiture est végétalisée, avec un coefficient U < 0.12 W / m2K.

Environ 1’150 m2 de panneaux solaires PhV peuvent être installés sur la toiture des deux corps de bureaux. Cela correspond à une puissance d’env. 213’000 kWh/an, soit env. 54% de la consommation électrique totale (qui est d’env. 35 kWh annuel / m2 de SP pour un tel programme). Les panneaux sont posés à 45°, avec une orientation côté lac (S-E). Un stockage énergétique par batterie peut être envisagé, en fonction de l’utilisation nocturne des locaux notamment (l’auditoire peut être utilisé à d’autres fins que celles purement académiques).

 

 

Plan du rez-de-chaussée   © Kimio Fukami Architecte Sàrl

Concours d’idées reconstruction du centre de Villars-sous-Mont (2021)

Concours d’idées : 5ème prix

En collaboration avec Nicoletta Ciannamea, architecte

Parti architectural

Marqué par un événement tragique, le village de Villars-sous-Mont – et plus particulièrement son centre historique – est depuis plusieurs années en questionnement.

Si le débat entre la reconstruction à l’identique et l’adaptation à son époque est récemment venu à nouveau sous les feux des projecteurs avec l’incendie de la cathédrale Notre Dame à Paris, cette question hante les restaurateurs, les conservateurs et les architectes depuis des siècles.

Souvent polarisés, les débats se font renaissance de la querelle des anciens et des modernes…

S’il est confortable de radicaliser sa position sur ce sujet, il est fort ardu de penser et travailler dans la nuance.

Que faire après la destruction d’un patrimoine historique ? Peut-on adopter le même discours pour un patrimoine régional ou national ? Quel sens à reconstruire selon les modes anciens ?

Plutôt qu’un parti s’appuyant sur une posture et traité avec emphase, nous proposons une stratégie en finesse :

La reconnaissance du traumatisme survenu la nuit du 16 janvier 2017. Celle-ci est traitée par le maintien du vide, reprenant précisément la limite du bâti qui a été détruit. Ce vide urbain devient une opportunité pour la commune et servira comme place du village. Cette place offrira l’espace nécessaire aux habitants pour les évènements festifs, si importants pour la cohésion sociale d’un village. Des locaux dédiés aux activités artisanales et aux commerces de proximité sont construits dans le socle, face à la place.

La construction à l’arrière de la place, au-dessus du socle, de logements de qualité, qui accueilleront les nouveaux habitants nécessaires au dynamisme du village.

Bien que reprenant les éléments intrinsèques des constructions locales (la pierre, l’ardoise et le bois pour la matérialité, les fenêtres à petits bois avec volets battants côté place) et en s’inscrivant dans un gabarit proche des autres bâtisse du centre du village, ces nouvelles constructions auront leur propre identité côté rue intérieure. La matérialité côté rue intérieure sera la même, mais le langage architectural des façades sera contemporain.

Les bardages extérieurs seront en bois local (sapin ou épicéa), avec un traitement par brûlage profond « Yakisugi ». Ainsi, la peau de ces nouvelles maisons fait indirectement référence à l’événement du 16 janvier, mais ce traitement confère au   bardage extérieur une protection au feu et aux autres sollicitations du bois.

Ces nouvelles constructions seront traitées de façon écologique :

  • Une isolation adaptée au climat.
  • Une production de chaleur et ECS en utilisant les énergies renouvelables (p.ex. PAC sol-eau).
  • Une diminution de la consommation électrique par l’emplacement stratégique de panneaux PhV.

Par son implantation, ses aspects constructifs et par son envie de donner un nouvel élan à ce cœur historique, l’ambition de ce projet est de faire résilience à ce traumatisme survenu la nuit du 16 janvier 2017.