Concours d’idées : 5ème prix
En collaboration avec Nicoletta Ciannamea, architecte
Parti architectural
Marqué par un événement tragique, le village de Villars-sous-Mont – et plus particulièrement son centre historique – est depuis plusieurs années en questionnement.
Si le débat entre la reconstruction à l’identique et l’adaptation à son époque est récemment venu à nouveau sous les feux des projecteurs avec l’incendie de la cathédrale Notre Dame à Paris, cette question hante les restaurateurs, les conservateurs et les architectes depuis des siècles.
Souvent polarisés, les débats se font renaissance de la querelle des anciens et des modernes…
S’il est confortable de radicaliser sa position sur ce sujet, il est fort ardu de penser et travailler dans la nuance.
Que faire après la destruction d’un patrimoine historique ? Peut-on adopter le même discours pour un patrimoine régional ou national ? Quel sens à reconstruire selon les modes anciens ?
Plutôt qu’un parti s’appuyant sur une posture et traité avec emphase, nous proposons une stratégie en finesse :
La reconnaissance du traumatisme survenu la nuit du 16 janvier 2017. Celle-ci est traitée par le maintien du vide, reprenant précisément la limite du bâti qui a été détruit. Ce vide urbain devient une opportunité pour la commune et servira comme place du village. Cette place offrira l’espace nécessaire aux habitants pour les évènements festifs, si importants pour la cohésion sociale d’un village. Des locaux dédiés aux activités artisanales et aux commerces de proximité sont construits dans le socle, face à la place.
La construction à l’arrière de la place, au-dessus du socle, de logements de qualité, qui accueilleront les nouveaux habitants nécessaires au dynamisme du village.
Bien que reprenant les éléments intrinsèques des constructions locales (la pierre, l’ardoise et le bois pour la matérialité, les fenêtres à petits bois avec volets battants côté place) et en s’inscrivant dans un gabarit proche des autres bâtisse du centre du village, ces nouvelles constructions auront leur propre identité côté rue intérieure. La matérialité côté rue intérieure sera la même, mais le langage architectural des façades sera contemporain.
Les bardages extérieurs seront en bois local (sapin ou épicéa), avec un traitement par brûlage profond « Yakisugi ». Ainsi, la peau de ces nouvelles maisons fait indirectement référence à l’événement du 16 janvier, mais ce traitement confère au bardage extérieur une protection au feu et aux autres sollicitations du bois.
Ces nouvelles constructions seront traitées de façon écologique :
- Une isolation adaptée au climat.
- Une production de chaleur et ECS en utilisant les énergies renouvelables (p.ex. PAC sol-eau).
- Une diminution de la consommation électrique par l’emplacement stratégique de panneaux PhV.
Par son implantation, ses aspects constructifs et par son envie de donner un nouvel élan à ce cœur historique, l’ambition de ce projet est de faire résilience à ce traumatisme survenu la nuit du 16 janvier 2017.